
Présentation
Paru chez Assyelle en mars 2015, Aliens, vaisseau et Cie est un recueil de 11 nouvelles SF, écrites en hommage à Philip K. Dick. Toutes ont la particularité de mélanger les thèmes SF, voire d'inclure un aspect de fantastique (ce qui est la cas de la nouvelle Sybriski-Sibérien, par exemple), de se dérouler dans un univers dickien (sans pour autant être une reprise de ce qu'a écrit le Maître) et d'être teintées d'humour parfois noir (le recueil est taggé "Humour grinçant" sur Babelio) autant que de montrer des avenirs parfois forts sombres.
Des histoires où la réalité n'est jamais vraiment ce qu'elle semble être, où les apparences sont trompeuses, où tout ce que vous croyez savoir ou comprendre risque d'être mis à mal...
Chaque nouvelle est précédée d'une citation du Maître (du Haut-Château), et nombre d'entre elles contiennent un caméo ou une référence le concernant... Certains clins d'œil sont évidents tel le nom du détective Philip K. Dexter dans "Vivez-éliminez", d'autres le sont moins... Parsemés çà et là, vous pouvez vous amuser à les rechercher.
IMPORTANT : Depuis le 1er mars 2018, le recueil n'est plus diffusé ni vendu par l'éditeur. Voir l'onglet « Achat direct » pour vous le procurer en format papier ou epub en me contactant..
Quatrième de couverture
A l'instant où la sonnerie stridente le tirait de son sommeil, Hèmèth sut que ce n'était pas un exercice. Son cœur s'emballa, mais il réagit immédiatement, dans la lumière diffuse qui baignait sa cabine. Ses pieds nus se glissèrent dans les chaussures antigrav et il bondit jusqu'à la porte qui n'était qu'à deux pas de sa couchette. Saisissant au passage un gilet antipesanteur, il se faufila par l'ouverture. Le couloir était éclairé de rouge et de jaune, strié par les lampes tournantes d'alerte du vaisseau. Une forte odeur de brûlé lui piqua les narines et son corps se mit à trembler.
Onze nouvelles où Aliens, Vaisseau et tout le reste, sans oublier les Compagnies JKil'D, Boltic® ou Trade Stellar Transit Inc., s'entremêlent dans un univers où il ne fait pas toujours bon vivre, car la folie, tout autant que le dévouement ou la tendresse, sont à jamais le propre de l'humain.
Les nouvelles
1 - Vivez, éliminez :
2 - L'enfant électrique dans l'œil du vaisseau :
3 - Importance toute relative :
4 - Aliens, vaisseau et Cie :
5 - Sybriski (ou Sibérien ou Cибирский) :
6 - Shojan survolant les rizières :
7 - Les rescapés de l'Éridan :
L'Éridan, c'est le nom du vaisseau dans lequel est né, perdu dans l'espace, au milieu de nulle part et à des années lumières de la planète d'origine de ses parents et de l'équipage. L'Éridan, c'est aussi le drame qui secoue la vie Hèmèth, lors qu'il explose sous les yeux du garçon. C'est Nanaël, son robot et précepteur, qui l'a sauvé de cette destruction en l'embarquant, in-extremis, avec lui dans une capsule de survie. Le voici, seul humain rescapé, perdu dans le vide stellaire. Perdu... pas tout à fait, car, devant lui, il y a EPK 987-15, cette planète inexplorée et son étrange lune creuse...
8 - Neutral Game :
9 - Monoamine Oxydase A :
Tout ceci en application de la loi n° 035-21 du 8 mars 2035 portant sur l'interruption médico-légale obligatoire de grossesse. Loi ratifiée par la directive européenne 2035/21/CE puis par le texte de loi européen que chacun avait surnommé l'AMOA Death. Une loi que les États-Unis ont déjà adopté un an auparavant sous la poussée des sénateurs Dij Donalduff et Henry Oak, adossés à plusieurs groupes de pression ultra-conservateur et ultra-religieux.
Or, Lisa, l'amie de Phil, vient de subir une IMG, de perdre son enfant. Sortant, hébétée et désemparée, de l'hôpital, ce sera contre un pilier de pont qu'elle jettera sa moto et se tuera, avant même que Phil ne puisse arriver...
10 - Votre sainteté :
Pourtant, il est qu'il vient de vivre un drame terrible : il est devenu damnable ! Il risque de rester un enfant qui ne pourra jamais être humain, jamais devenir adulte...
Il tente alors de se protéger en récitant la prière d'intercession auprès de la grande mère des cieux...
Même s'il échappe aux pires sanctions ce jour-là, Howard va être marqué pour la vie par cette improbale rencontre. Jusqu'au jour où, à cause d'elle, tout son univers, tout son monde de certitudes religieuses va s'écrouler...
11 - Rêve d'Aliens :
Je m'appelle Shinodi et, à cause d'une bête erreur, on m'a basculée dans l'équipe de nettoyage d'Alep-12, m'arrachant à mon équipe habituelle. Une situation que je suis loin d'apprécier, pour dire cela poliment. D'abord parce que je ne m'entends pas vraiment avec mon nouveau groupe, ce qui n'est finalement pas très grave, puisque toutes mes coéquipières sont mortes dès le début de notre opération. Il ne reste que moi, la capitaine et la lieute. Ensuite, parce qu'on est coincées, toutes trois, sur ce satellite hostile hors des abris qu'ont envahi les Aliens, les Bessons, ces êtres que nous étions venus tuer, puisque c'est notre mission en tant que nettoyeuses.
Mon moral n'était pas vraiment au beau fixe. Du moins, jusqu'à ce que la pitaine me demande de monter une opération commando particulièrement dangereuse, mais qui pourrait nous sauver la mise et nous permettre d'entrer pour effacer cette saleté d'aliens. Ouais, sauf qu'il est hors de question que je mène une telle action, sans que mon contrat soit modifié et ne me donne une sacrée compensation ; la compagnie serait trop heureuse de me gruger, si je ne prenais pas de précautions de ce côté...
Mais, pendant que j'attends ledit contrat, je ressens de brutaux tremblements, je suis en manque, cela fait trop longtemps que je n'ai pas eu de dose de TD7. Je n'arrive pas à tenir, la crise est là avec un début de panique. Il est trop tard, je suis seule, isolée dans cette entrée perdue au cœur du désert gris et mon corps ne répond plus. Je m'effondre alors que, de nouveau, m'envahit le même rêve, celui de ces fichus aliens...
Extrait
Sybriski (Sibérie).
J'ai toujours eu beaucoup de sympathie pour les gens qui voyaient d'autres réalités que nous. Peut-être parce que j'en fais partie.
Philip K. Dick, Entretiens
Alex releva la tête. Il lui semblait que cela voulait dire sibérien. Peut-être était-ce même transsibérien. Son russe était trop ancien, trop rouillé. Il regarda une nouvelle fois la plaque, se disant que non, ça n'était pas ça, parce que transsibérien, c'était quelque chose comme Транссибирская. Et puis transsibérien, c'était une ligne de chemin de fer. Ça ne pouvait pas être ça. Ce truc commençait à l'insupporter, depuis le temps qu'ils avaient récupéré cette plaque et qu'elle se trouvait à hauteur de ses yeux chaque fois qu'il se tenait au pied de la tour de guet, sur la proéminence la plus importante du village.
Il haussa les épaules puis fixa de nouveau l'horizon. Il vit les deux minuscules silhouettes qui avançaient en peinant dans cette fausse terre, recouverte d'un mélange de cendre et de neige, qu'un vent s'évertuait en permanence à soulever en brusques bourrasques et en nuages pulvérulents.
– Alors ? cria-t-il vers le haut de la tour de guet, assemblage branlant et hétéroclite de bois, de barres de métal et de tiges de résine synthétique.
– Ben, je vois rien de plus, quoi, répliqua Bénar. Sont deux. Bien emmitouflés.
– Ouais.
– Z'ont un arc et une arbalète et des flèches. Pas mal de flèches, on dirait. Et pis des sacs sur le dos.
– Ouais.
– Sinon ben z'ont des raquettes aux pieds et z'ont l'air vache de fatigués, quoi.
– Ouais et sinon, ça te foulerait de nous donner des vraies infos au lieu de sortir des évidences que, même sans jumelles, elles nous crèvent les yeux ?
– Ben, je vois rien, je t'ai dit ! Alors ! Peux même pas te dire si c'est Hansel et Gretel et s'y viennent nous piquer du pain d'épices. Peut-être que c'est Petit Claus et Grand Claus, mais bon y'en a aucun qu'a ne serait-ce qu'un seul canasson. Ça m'irait bien, sinon, que ça soit Serena et Vénus, mais bon… deux nanas d'un coup faut pas rêver, et pis c'est pas le bon côté de l'océan et pis sont pas assez grands…
– Ouais ! Bon, t'as rien vu, putain ! À quoi ça sert qu'on ait encore des jumelles ?
Alex regarda de nouveau la progression des deux silhouettes, qui paraissaient effectivement exténuées. Mais il savait qu'il était trop dangereux de quitter l'abri du village pour oser aller à leur rencontre. Depuis que la neige était revenue, les loups étaient de retour, eux aussi. Et puis, pour l'instant, il ne savait pas si c'étaient là deux bouches qui venaient quémander ou si ces deux mecs pouvaient être réellement utiles.
Ils devaient être à près de six kilomètres du village. À ce train-là, il leur faudrait deux bonnes heures pour arriver à la première palissade et franchir la rivière. Peut-être même trois. Parce que l'un des deux avait l'air mal en point. Ou peut-être seulement plus fatigué, ou plus affaibli, que l'autre. En tout cas, l'autre l'aidait et le soutenait. Même à cette distance et sans les jumelles, ça se voyait. Ou du moins, ça se devinait. Alex reprit sa cognée et se remit à débiter du bois. Ça commençait à cailler dur, de plus en plus dur. Et ça, ça l'agaçait encore plus que de ne pas savoir ce que signifiait la plaque en russe. Parce que ça voulait certainement dire quelque chose, qui avait à voir avec la Sibérie, et ici ça commençait à cailler comme là-bas. Alors qu'il y a trente ans encore, peut-être quarante, corrigea-t-il in petto, ici, ça s'appelait quelque chose comme l'Alsace ou la Lorraine. Nan ! L'Alsace, se reprit-il. Un coin qu'il fallait sauver, disait une chanson ou un truc comme ça, mais ça paraissait si vieux cette histoire ou cette chanson. Il n'avait jamais été doué en histoire. Lui, ce qu'il aimait, autrefois, quand il était gamin, c'était le pain, les gâteaux. Il voulait être boulanger-pâtissier. L'odeur du levain, du four, de la pâte pétrie...
Il regarda ses mains devenues dures et calleuses, puis il releva, avec un « ahan ! » féroce, la cognée et la laissa fendre de nouveau une bûche. Quand il retourna vers la tour de guet, Bénar en était descendu et discutaillait avec celui qui devait l'y remplacer. Alex lui piqua un instant les jumelles, qu'il n'aurait pas dû descendre mais qu'il avait gardées autour du cou, par négligence une fois de plus.
Tout le monde devenait négligent, trouvait-il. Tout le monde perdait le goût à tout et à rien, dans cette terre de poussière, où il fallait se battre pour avoir de l'eau, pour trouver de la nourriture. Dans ce coin que d'autres, au loin, là-bas, de l'autre côté de la Sibérie, dans les pays jaunes, commençaient à appeler le Sahel de l'Europe. Que d'autres encore avaient surnommé l'Éthiopie blanche.
Sauf qu'ici, il faisait froid. De plus en plus froid. On disait qu'à Bordeaux-la-Neuve, la nouvelle capitale de l'Europe, on commençait à organiser des aides humanitaires et que le prochain avion qui viendrait dans la région leur jetterait des colis de nourriture et de médicaments. Il l'espérait. Des médicaments, et aussi des instruments pour le toubib. Le vieux. Qui, à cinquante-neuf ans, avait déjà la tremblante du mouton et charcutait autant qu'il recousait.
Il essayait de se rappeler le visage du dernier colporteur qui était passé dans la région et leur avait annoncé « ça ». L'aide humanitaire : l'ONU allait se mobiliser pour les aider. Il avait dit que les vieux frères ennemis, la Chine et ce qui restait de la Russie, avaient levé leur veto et avaient autorisé le vote d'une résolution débloquant des fonds d'urgence, suite à la catastrophe naturelle du 13 mars 2067.
(...)
Et ils avaient tous envoyé leurs bombes. De tous les côtés. (...)
Les radiations avaient allègrement traversé les frontières, les mers, les fleuves et les océans. Tuant les humains par centaines de milliers. Oubliant de s'arrêter aux pointillés cartographiques, comme celles de Tchernobyl l'avaient sagement fait en leur temps. Puis, la pourriture de l'eau avait commencé. Les maladies étaient devenues endémiques, les morts, plus nombreux que les vivants. Et ces derniers commençaient à pourrir sur pied, à perdre dents, cheveux, ongles et lambeaux de peau.
Tout ce que produisait la terre était devenu dangereux. Tout ce que transportaient les rivières, les fleuves, les lacs, tout ce qu'exsudaient les nappes phréatiques, tout ce que faisaient retomber les pluies était un poison mortel.
Les élevages étaient morts, peu à peu, de nouvelles maladies. À tel point que les anciennes épidémies connues paraissaient aujourd'hui ridicules, depuis la tremblante du mouton, la vache folle, la grippe aviaire, la peste porcine, la fièvre aphteuse, le CDD des abeilles, la JPD09 des goélands, des pigeons et autres…
– Hey !… Euh !… Alex ?
Il émergea brusquement et se retrouva face à la réalité que ses pensées l'avaient, une nouvelle fois, amené à quitter. Bénar essayait de secouer son bras épais :
– Tu peux nous rendre les jumelles, dis ? Euh, t'es sûr que ça va ?
Alex lui tendit brutalement l'épaisse paire de Bushnell Permafocus dont l'enveloppe était rayée sur toutes ses faces. Bénar la prit aussitôt et la tendit à Sébastien qui s'empressa de grimper au sommet de la tour branlante. Alex ne quittait pas des yeux les deux silhouettes qui, là-bas, paraissaient suivre la ligne de crête, sans vouloir descendre vers le village.
– Ces cons vont vers les loups, murmura-t-il.
– Ben ouais, mais on n'y peut rien, répliqua Bénar qui s'éloigna sans plus attendre.
– Pas sûr, ragea Alex. Pas sûr qu'on n'y puisse rien.
Il se coula, étonnamment souple malgré son immense carcasse, jusqu'à sa baraque. Gulia était en train de préparer un vague repas qui serait, comme d'habitude, plus roboratif que délicieux. Ce dont ni elle ni lui n'avait plus cure depuis longtemps. Ni l'un ni l'autre ne se plaignait de leurs conditions de vie. Ils faisaient partie de ceux qui avaient décidé de rester, de survivre ici, alors que l'armée avait tenté de déplacer au maximum les habitants de ces régions. Mais, pour eux, comme pour tant d'autres, il n'y avait pas plus d'avenir là-bas qu'ici. L'Europe, avant même de se transformer en champ de ruines et de cendres, était déjà moribonde. Plus d'emplois, plus de ressources, rien que la misère et la peur au ventre. Chacun ici lorgnait par désespoir vers l'Asie, où les humains s'entassaient déjà par milliards.
(...)
Ouvrage à me commander en direct
Fin de diffusion chez l'éditeur
ISBN : 978-2-36372-302-4
Prix : 18 + port : version papier
Prix : 5 € : version epub
Nombre de pages : 252
Couverture de J.M. Xavier
Parution : Novembre 2021
Philip K. Dick semble être un auteur au creux de la vague, cela fait pas mal d'années qu'il n'a pas publié un texte. Pour patienter une hypothétique sortie, je vous invite à vous frotter à ce livre qui ne déparera pas dans votre étagère dickienne.
LIRE TOUTE LA CHRONIQUELe moins que l'on puisse dire, c'est que l'auteur dispose d'une imagination débridée et qu'il sait à merveille jongler avec toutes les nouvelles technologies et avancées scientifiques en les poussant dans leurs plus improbables voire leurs plus terrifiants développements. Toutes les nouvelles ont leur charme et leur intérêt (ce qui est rare dans ce genre de recueil) mais trois dominent le lot, celle au titre en cyrillique (Sybriski), « Importance toute relative » pour son côté uchronique et surtout « Neutral game », à notre goût la meilleure de toutes dans la mesure où elle dépasse le cadre de la simple nouvelle pour atteindre les délices du conte philosophique !
LIRE LA CRITIQUE.Aliens, vaisseau et Cie est également un recueil engagé, qui dénonce et pousse à réfléchir à travers ses textes. Une fois de plus, les thèmes abordés sont très divers. Les nouvelles technologies, leur développement et les conséquences qui en découlent notamment pour notre liberté y ont bien sûr une place (Vivez, éliminez ; Neutral game) mais d'autres sujets actuels y sont également abordés tels que notre rapport à la planète (Shojan survolant les rizières…), les relations entre les hommes et les femmes (Votre Sainteté) ou encore le rejet de la différence (Rêves d'aliens).
LIRE LA CRITIQUE.Ces nouvelles ne sont ni trop longues, ni trop courtes, l'auteur se concentre sur le récit, mais nous livre suffisamment de détails pour "comprendre" le monde dans lequel se déroule l'histoire, pour le rendre cohérent. Comme la plupart des œuvres de science-fiction, on a droit à l'emploi de termes techniques, scientifiques, certains reposant sur des notions existant réellement, comme l'indiquent certaines notes dans le livre, d'autres issus de l'imagination de l'auteur, néanmoins ceux-ci sont employés avec parcimonie, mettant l'histoire au centre de la narration, et non pas les détails.
LIRE LA CRITIQUE.Ce que j'ai trouvé intéressant, c'est que l'auteur s'est essayé a plusieurs genres littéraires dans ce recueil : Science-fiction, anticipation, post-apocalyptique... Je crois même que chaque nouvelle à son propre genre littéraire. De ce fait, l'auteur touche en quelque sorte plus de monde car tout le monde trouve son compte. La plume est fluide, légère et rentre rapidement dans le vif du sujet. Ce livre est vraiment à lire, car l'auteur nous livre tout sur un plateau avec un humour noir, qui touche sur l'actualité.
LIRE LA CRITIQUE.Succession de nouvelles d'une terrible efficacité. J'ai même cru un instant qu'il s'agissait du maître en personne qui avait écrit ce recueil de nouvelles palpitantes. Ce que j'ai particulièrement apprécié dans ce recueil est le fait qu'il n'est pas bêtement copié sur Dick. On est dans l'univers du créateur de Blade Runner et non dans ses romans. C'est ce qui fait tout le charme de ces histoires contées par Gapdy.
LIRE LA CRITIQUE.
Les rescapés de l'Éridan.
