Tome 5, final du 1 er cycle : Les Gueules de Vers
Présentation
Que vous ayez lu ou non les volumes précédents n’est pas très important, cet opus se suffit à lui-même, même s'il est plus agréable de connaître le 4e opus qu'est Vineta. Lorsque cette mystérieuse cité spatiale est apparue dans SysSol, la Gueule troyenne a explosé, mais n'est pas reparue contrairement à ce qu'il s'était toujours produit jusqu'à présent. Pourquoi ? Et que s'est-il donc passé de l'autre côté, par-delà la singularité, tout près de Mirus ? Pourquoi cette supra-géante rouge intéresse-t-elle autant certains groupes secrets et prêts à tout pour la découvrir ? Ceci est d'autant plus étrange qu'entre les Humains et Worm-Zero, se sont faufilés ces êtres particuliers que vous avez découverts dans les Murailles du Temps et Vineta : les S’zrefx. Qui sont-ils ? Que veulent-ils ? Et, surtout, que font-ils là ?
C’est ce qui va vous être narré ici… le tout préfacé par Pierre Gévard, rédacteur en chef des revues Galaxies SF et Géante Rouge, auteur de nombreux romans SF dont ceux des cycles de Khopne et du Sommeil des Dieux chez RB (voir son site ici).
Quatrième de couverture
Dès leur naissance, Mirus et les supra-gueules des vers se ruèrent à travers l’Univers pour courber l’espace et tordre le temps, dupliquant, çà et là, des mondes et systèmes qu’elles frôlaient. Lorsque, lentement, les civilisations naquirent, y compris celle des Humains, elles ignoraient tout de ces singularités, jusqu’au jour où elles commencèrent à s’éloigner de leurs planètes. C’est alors que chacune d’elles découvrit ces trous de vers effrayants et, surtout, le péril de Worm-Zero...
L'histoire
Quand l'Univers est né, ce fut par le Big Bang. Mais dans l'étincelle qui permit son apparition, une autre étincelle était cachée, plus improbable et surtout bien plus puissante, car elle fit naître les Worms initiaux, ces couples de supra-Géantes rouges et de supra-Gueules. Parmi ceux-ci, il y eut celui que découvrirent les Humains et qu'ils nommèrent Worm-Zero. C'est à cette si lointaine époque que Mirus apparut et traversa l'Univers balbutiant alors que l'espace-temps n'existait qu'à peine et que le flot d'énergies, d'ondes, de masses naissantes et de gigantesques ouragans nucléaires se formait. Mirus et ses semblables jaillirent d'un second big-bang, d'une bulle née au cœur du premier, créant leurs propres lois, leurs propres temporalités, leurs propres influences, ce que les êtres pensants et leurs civilisations ne découvrirent que bien après avoir compris ce qu'était l'Univers visible...
Cinquième tome de l'univers, Worm-Zero vous permettra d'en savoir encore plus sur ce que Vineta avait fait découvrir dans cette nasse spatio-temporelle où elle était enfermée... mais aussi de comprendre qu'effectivement, rien n'est écrit d'avance ni figé dans l'Univers.
Extrait
Ouadjet Lumbella, février 2235.Je regarde l’hologramme de mon corps, en dimensions réelles. Ma copie parfaite, jusque dans les moindres détails. Elle brille par ses particularités. Si j’étais née Spacienne, je n’aurais simplement aucune pilosité naturelle en dehors des cheveux, cils et sourcils, je n’ai même pas ces derniers. Lorsque nous étions encore sur Terre, avant d’être propulsés dans cette station, j’étais en permanence étonnée de l’apparence physique des médidocs et des ingénieurs qui s’occupaient de nous. D’abord parce qu’au contraire de nous, ces hommes et femmes étaient toujours vêtus, ensuite parce qu’hormis le professeur Dranze qui était chauve, ils étaient tous affublés d’une chevelure, de sourcils épais ou esthétiquement épilés, de cils parfois partiellement masqués par la peau et plus ou moins droits, mais bien présents.
Pour le reste, je ne sais même pas si je peux considérer être belle, ainsi que me le répète Saré, ou si je ne suis que quelconque, comme le laissaient penser certains des médidocs. Avec mon mètre soixante et mes quinze kilos en gravité basse, c’est-à-dire quarante-cinq sur Terre, je suis trop petite et presque trop maigre. Là encore, si j’étais une vraie Spatiale, je serais tout aussi mince, mais bien plus grande. Je regarde mes lèvres trop étirées, mes yeux trop bridés, mes seins trop légers et trop pointus, mes fesses trop osseuses, ma…
Je me secoue.
Ce qui nous attend m’excite et me perturbe tout à la fois ; je ne parviens plus à réfléchir sereinement ni à suivre un fil régulier, comme si je divaguais quelque part, sans savoir ni où aller ni pourquoi m’y rendre. Ce qui agite mon esprit doit ressembler au vol de ces papillons ou de ces abeilles qu’on trouvait autrefois sur Terre.
Ma main part dans mon dos et frôle l’excroissance de mes reins. Le contacteur est toujours là… comme s’il pouvait m’avoir quitté tout seul… je suis folle de penser cela. Je le regarde un instant sur l’hologramme : un disque ovale large d’environ deux paumes pour trois centimètres d’épaisseur, mélange de métaux, de chairs et de biocéramiques, directement relié à ma moelle épinière et à certains de mes muscles.
À cause de lui, je ne me sens pas humaine. Une cyborge. Pire une NQ-cyborge, parce que mon corps est bourré de nanobots, de stranges ainsi qu’ils se nomment, associés à Cyllène, une IA empathe, spécialisée en recherche scientifique et cosmophysique. Mes hanches, modifiées dans ce but, produisent autant de globules rouges que de ces bots. C’est à cause d’eux que mon sang est plus épais qu’il ne devrait, que je dois régulièrement prendre des fluidifiants et m’astreindre chaque jour à une heure d’exercices physiques intenses.
Rivière Blanche
Collection Blanche n° 2236
ISBN : 978-1-64932-300-2
Prix : 22 € + port : version papier
Nombre de pages : 292
Couverture de Jean-Félix Lyon
Parution : Juin 2024
Soyons clairs, ce dernier tome est pour moi le meilleur, et clôt merveilleusement l'ensemble. Le terme « merveilleux » n'est pas exagéré ici, car l'auteur m'a véritablement ébloui en réinventant les classiques de la science-fiction à sa manière. On retrouve bien sûr des trous de ver, mais aussi des rencontres du troisième type, des univers parallèles, du voyage spatio-temporel...
Le tout lié par une réflexion sur les androïdes, les cyborgs et l'intelligence artificielle.
La chronique complète ici…
Ce volume commence par une préface de Pierre Gévart, qui vient se prêter à l’exercice après Franck Selsis, Jean-Michel Archaimbault et Arnaud Pontier, excusez du peu. Quelques lignes qui résument l’aventure littéraire d’un auteur talentueux, « old school » dans ce que ça a de positif, avec une immense culture et probablement originaire d’une autre planète…
J’ai passé un moment des plus plaisants à la lecture de ce dernier volume, et que je ne suis pas loin de rejoindre l’avis de notre Chien bien aimé sur le fait que c’est un des meilleurs du cycle (Vineta reste pour moi mon préféré, mais peut-être que ça vient un peu de mon amour des stations spatiales…)
L’avis complet ici…