La Spatiale, historique et légendes.
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Décrire et expliquer la Spatiale est quelque chose de complexe, voire d'impossible tant l'organisation est tentaculaire et plus proche de l'hydre de Lerne qu'autre chose. D'autant qu'aucun Héraclès n'en est venu à bout depuis son apparition. Née dans des circonstances dramatiques (voir l'histoire de SysSol), elle a grandi en tant que force armée après un push militaire sur l'ensemble du système solaire alors colonisée, à savoir les trois planètes que sont la Terre, Mars et Vénus, toutes trois situées plus ou moins bien dans la zone habitable du système, bien que Vénus en soit sortie au fil des millénaires. C'est là le point le plus important de son histoire, la Spatiale n'est pas née dans la légitimité, mais dans un véritable bain de sang et une maimise militaire de ses responsables que furent les amiraux des 3 flottes : D. Shaliang « Baron » pour Terre, Hui-Tuiyen surnommée « La reine rouge » pour Mars et Ejes « Tête de Fer » pour Vénus. Cette guerre amena son lot de peines et de drames, mais permis aussi la naissance des compagnies pirates et d'une certaine peur dans les immensités traversées par les vaisseaux-cargos. Que ce soit Dick ou Gerulf, tous deux assistent à des attaques pirates qui montrent l'incroyable difficulté de pacifier ce coin d'Univers. La Spatiale fut guerrière et espionne, avec un côté sombre et terrible où certains procédèrent à mille et unes expériences interdites en usant des humains comme cobaye. Pourtant, sans elle, la conquête syssolienne n'aurait jamais été aussi poussée ; sans elle, la paix dans l'espace serait restée un vague mot nébuleux et sans crédibilité. |
Extrait du Landpésia martien (version encyclopédique) |
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![]() Montage Reimund Bertrams |
Le point de vue de Dick HansonDick Hanson n'apprécie pas la Spatiale à cause de cette illégitimité et il le dit clairement : |
Extrait du Landpésia martien Section : Histoire générale de SysSol. La Spatiale et de l'expansion humaine. Si, historiquement, la Spatiale est née de la fusion des armées spatiales des trois planètes sous la direction du « Triumvirat des amiraux », ceux que l'on surnomma « Les trois Rouges », elle dut s'adapter et concevoir une nouvelle organisation capable d'absorber celles existantes tout en faisant face à l'immensité de notre système solaire. Contrairement à ce que beaucoup croient encore, cette organisation s'est réalisée avec l'appui des gouvernements planétaires qui avaient, en 2083, tout intérêt à obtenir l'aide et le soutien de la Spatiale pour mieux s'implanter sur les grands satellites et favoriser l'installation martienne et vénusienne. … En 2071, le plan Absteintein avait permis l'expatriation de deux millions de terriens sur les 2 planètes, la Lune, Europe et Io. Celui de 2083 avait l'ambition de permettre à douze millions d'humains d'émigrer grâce aux vaisseaux de la Spatiale. Ce projet fou reçut son aval dès les premières discussions et un train de navires-cargos ne cessa de faire la navette entre la Terre et les anciennes colonies devenues indépendantes durant douze longues années, transportant en tout dix-sept millions de migrants plus ou moins volontaires… … Ce déplacement titanesque d'humains nécessita l'étude puis la construction de nouveaux vaisseaux transporteurs, de moteurs, de couloirs logistiques, de serres hydroponiques spécialisées… Simultanément, il fallut faire face aux risques d'attentats, de révoltes, de guerres locales et d'espionnage qui pouvait s'étendre depuis la Terre. Le triumvirat des années 80 décida d'organiser la Spatiale autour de ces 3 activités : déplacements spatiaux, travaux scientifiques et renseignements. Ces changements auraient, selon la petite histoire, transformé le surnom des « Trois Rouges » en « Trois Rouages » avant de devenir l'actuel « Trois Roues » pour désigner les trois amiraux à la tête de la Spatiale… Cent ans après sa création, la Spatiale a conservé cette division tertiaire, mais a entièrement repensé sa stratification jusqu'aux plus bas de ses échelons. |
![]() Montage Thomas Budach - Logo © JC Gapdy |
L'incroyable apport à la vie dans l'espaceNonobstant les critiques bien réelles qui sont à porter à l'encontre de la Spatiale et de ses branches les plus extrémistes, elle a néanmoins apporté de nombreux progrès qui ont perduré et permis d'une part la création et l'expansion de SysSol, et d'autre la vie des humains dans l'espace. Ce dernier point est plus qu'important. En effet, de part sa situation nécessitant de maintenir une mainmise sur l'interspace, l'organisation militaire a dû concevoir et mettre en place des moyens de vie durables. Il ne s'agissait plus de pouvoir tenir quelques années, mais des décennies voire des siècles. Il fallait que les femmes et hommes puissent vivre et non survivre, fonder des familles, avoir des enfants, se nourrir, etc. sans avoir l'obligation de redescendre sur une planète ou un satellite. La médecine, depuis l'obstétrique jusqu'à la gériatrie, fut entièrement repensée pour être réalisée dans l'espace. Les problématiques physiologiques et corporelles durent être étudiés dans des détails jamais imaginés, afin de permettre de survivre sans pesanteur, ou du moins avec des pesanteurs réduites, durant une vie entière. Des questionnements sur l'étirement du corps, la dégénérescence musculaire, les soucis articulaires, et mille autres fonctions vitales (gastriques, sanguines, respiratoires, etc.) amenèrent à des progrès sans précédents, bien que souvent dramatiques pour celles et ceux qui subirent certaines expériences associées. Les vaisseaux furent repensés et réorganisés, les équipements (tenues intérieures comme tenues de sorties spatiales) revus et allégés tout en augmentant la sécurité, les cycles de l'eau, de l'air et des déchets furent étudiés pour s'autoentretenir sur plusieurs décennies. Les robots et androïdes furent spécialisés et une branche devint celle de la médecine robotisée, en créant les androïdes médicaux, nommés doctoroïdes, et capables de réaliser toutes les interventions médicales depuis l'étude et le diagnostic jusqu'aux opérations chirurgicales les plus complexes, sans aide ni surveillance humaine. De même, les IA des vaisseaux ont évolué à folle allure, agglomérant des dizaines de sous-IA gérant chacune un aspect technique, logistique ou vital des gigantesques vaisseaux de la Spatiale ; elles ont été dotées très rapidement de leurs propres banques de données, rassemblant toutes les connaissances humaines, afin d'assurer à chaque navire une indépendance totale dans le cadre de missions éloignées (c'est-à-dire à des distances de plusieurs centaines de milliards de kilomètres de toute planète). Leurs modules d'interface humaines (linguistiques, empathiques, conjoncturels, etc.) ont été augmentés afin d'offrir une apparence de conscience humaine. Les capacités des coeurs quantiques sont ainsi devenues immenses, au point qu'il est impossible de les comparer à nos actuels supras-ordinateurs (ce serait comme vouloir comparer ces derniers avec des bouliers). Ainsi les capacités de calculs sont passées du teraflops (un billion de calculs sur des valeurs à virgules flottanes) que nous connaissons au yottalops (c'est-à-dire un quadrillion d'opérations lumières par seconde, la notion de calcul étant totalement dépassée à cette époque). Ce sont ces évolutions qui ont permis de créer des IA comme Colorado ou Gerulf... et quelques autres... Ce sont elles qui ont mené à la "prise de conscience" de ces mêmes androïdes quant à leurs capacités et à leur volonté d'être reconnus comme citoyens syssoliens de plein droit. Ce qui mena à la révolte des androïdes en 2095 puis aux accords d'Europe qui, en 2098, permirent aux androïdes de récupérer le satellite Europe comme leur partie, et ce grâce à l'appui de la Spatiale. Ce sera d'ailleurs l'un des premiers désirs de Gerulf que de vouloir être lui aussi un citoyen syssolien... |
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![]() Création © JC Gapdy |