QuiÃN
Une planète préhistoriquequi recueille un groupe inattenduoù tout est hermaphroditeoù Quiãn et ses amies sont perdues
Ambiance
Lorsque leur vaisseau-dragon se retrouve détruit en jaillissant du Vortex, la jeune Quiãn et ses amies n'ont que le temps d'obéir aux consignes et de fuir. Mais leur petit groupe se retrouve jeté sur une planète telle que notre Terre l'était à la préhistoire...
Incipit
Information linguistique : En chinois, Qiān signifie Mille 千, Shìjiè est le Monde 世界, Xīnde signifie Nouveau 新的 et Zhū, Perle 珠
Les noms suivants sont ceux de déesses : Ananké mère du destin, de la nécessité impérieuse chez les Grecs. Coyolxauhqui déesse de la lune chez les Aztèques. Estsanatlehi déesse des saisons chez les Navajos. Frigg déesse de l’amour, prédisant l’avenir, chez les Norois. Nyabingi princesse africaine (rwandaise ou ougandaise) ayant généré un culte après s’être rebellée contre l’esclavage et le colonialisme.
Enfin, la langue parlée entre Qian et les hominiennes est basée sur l’igbo, langue du peuple homonyme du sud-est nigérienÀ deux millions de kilomètres de la troisième planète du système, l’espace-temps se racornit. Ici n’existaient que le vide et de la matière noire, ce rien parsemé de fragments de comètes et d’astéroïdes. Pourtant, ce sombre recoin s’agitait. D’étranges couleurs y apparurent jusqu’à former une nappe brillante et irisée. Des étincelles s’en échappèrent, devenant flammèches, puis langues de feu, avant de se transformer en un incendie gigantesque, de ceux capables de ravager des mondes entiers.
Avec une soudaineté que rien ne laissait imaginer, tout explosa en un instant. Un improbable brasier astral envahit l’immensité et l’espace se retourna à la façon d’un gant trop vite ôté. Une béance apparut et dévora plusieurs milliers de kilomètres, zébrée d’éclairs ajoutant à la folie de l’événement. Un mufle orangé se matérialisa, entraînant à sa suite le corps massif et pourtant gracieux d’un monstrueux dragon qui, peu à peu, se révéla être un titanesque vaisseau stellaire. À sa poupe, des cercles-moteurs s’agitaient comme une gigantesque queue qui le propulsait hors du néant. Alors qu’il quittait ce dernier, les infernales flammes l’encerclant redoublèrent d’intensité. Puis tout disparut avec la même soudaineté ; le peu de matières qui tournoyait encore alentour fut réduit en atomes puis expulsé de ce recoin d’espace.
Seul demeura l’improbable navire.
Quiãn
Thème : Le bouquet final
L’Aventure frappe rarement à votre porte. Pour la connaître, pour la vivre, il faut généralement la provoquer. J’ai vécu ma première aventure SF en éditant l’un des premiers fanzines français, Mercury, au presque début des années 60. Un bail ! Un fanzine qui, presque une revue, faillit en devenir une.
Échec et mat.
Relevé de ses cendres, j’en ai provoqué une nouvelle (d’Aventure) en devenant, après deux années de ciné-club, programmateur/projectionniste d’un cinéma qui me permit d’organiser avec quelques passionnés plusieurs festivals et, surtout, la Première Convention de Science-Fiction française accompagnée d’un Prix Littéraire devenu le Grand Prix de l’Imaginaire. Mais, là encore, il y eut une fin.
Qui ne m’empêcha pas de remettre le couvert dans l’espoir de revivre des moments exaltants, des rencontres improbables, comme avec Christopher Lee, John Brunner ou Jack Vance entre autres et par exemple.
Et c’est ainsi qu’après avoir envisagé, avec de nouveaux complices, un Salon du livre (Les Aventuriales) et l’édition d’un ouvrage d’accompagnement, est advenue la naissance de Gandahar, aussitôt parrainée par Jean-Pierre Andrevon et Philippe Caza, très vite soutenue et prise en main par Christine Brignon au dynamisme sans faille.
Mais comme toute aventure, même avec un grand A, se termine un jour, celle-ci, au bout de près de dix années, parfois exaltantes, toujours passionnantes, ferme son chapitre. Mais si j’ai le regret d’abandonner cette belle revue, je garderai surtout le magnifique souvenir de quelques 38 numéros plus 4 hors-série meublés de belles histoires, enrobés par de magnifiques couvertures, récompensés – parfois – d’échos enthousiastes, sans oublier une poignée de romans qui méritaient d’être ressuscités.
Merci chers auteurs, illustrateurs, artistes-peintres, lecteurs fidèles ou occasionnels, merci collaboratrices et collaborateurs bénévoles d’avoir permis ce miracle d’édition.
La vie continue. Faites-là aussi belle que la belle aventure de Gandahar.
Jean-Pierre Fontana
NOTA : la version papier de ce numéro est épuisée. Il est par contre possible d'en commander la version PDF (bas de page en lien : anciens numéros) jusqu'en septembre 2024, date de fermeture du site et d'arrêt de la revue.
Illustration de Séverine Pineaux.
Sommaire :
Éditorial de Jean-Pierre Fontana et Christine Brignon
Sur le bord de Christine Renard
Terminus de Nina Allan
Mission Lempicka de Martine Hermant
La vivace odyssée de Kevyan Zadoune de Bruno Pochesci
Plus jamais seule de Pierre Brignon
Quiàn de JC Gapdy
Le cri d’une forêt de Brice & Romain Le Roux
Paradis, artifices ...et elle de Nicolas de Torsiac
À l’article de la mort de Wilfried Renaut
Réactions en chaîne d'Anthony Boulanger
Helminthe de Céline Maltère
Le jardin de Blanche-Neige de Philippe Caza
Nous avons lu de Christine Brignon
INDEX n° 1 à 38 + hors-séries de Bernard Sigaud