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Quatrième de couverture

Antoine Béranger, journaliste breton expatrié à Londres, est plutôt fauché ; sans travail, il vit dans un squat et se nourrit à la soupe populaire. Jusqu’au jour où un inconnu sapé comme un milord lui propose une formation pouvant déboucher sur un emploi.

Lequel ? Il l’ignore. Tout ce qu’il sait, c’est que non seulement il sera payé, mais également nourri et logé.

Ainsi, que cette affaire soit clean ou pas, il accepte.

C’est durant cette formation qu’il va apprendre que le monde n’est pas ce qu’il paraît. Oh, bien sûr ! Il connaît l’existence du petit peuple, des créatures de la nuit et de quelques autres qu’il vaut mieux ne pas fréquenter. Quant à la magie, il ne la pratique pas, tout au plus maîtrise-t-il un ou deux charmes simples. Mais apprendre que tout ce qu’il sait de son monde n’est peut-être pas vrai a de quoi l’ébranler au plus profond de son être.

C’est ainsi que, des bas quartiers de Londres au confins du système solaire, il va être ballotté, malmené, jeté de révélation en révélation, jusqu’à douter effectivement de la réalité.

Mais en fait, de quelle réalité s’agit-il ?

Présentation

Mêlant SF, fantasty, fantastique, univers lovecraftiens, avec une pointe d'horreur et de rêve, voilà un roman écrit à 4 mains, celles de Southeast Jones et de J.C. Gapdy. Un one-shot qui reste dans l'optique et les rêves des deux auteurs : rien n'est perdu, pour peu qu'on ne reste pas à attendre sans rien faire, l'espoir existe toujours et peut tout changer.

Née d'une idée et d'un souhait de Southeast Jones, cette histoire brouille les frontières des genres en faisant ressurgir la Guerre des Mondes, les mythes cthulhiens et bien d'autres univers, entremêlant des personnages ayant marqués leurs époques, autant que des illusions et des rêves, où la réalité, les rêves et l'impensable ne sont peut-être pas dissociés.

 

L'histoire

Ho, bien sûr, nous connaissons tous une partie de l’histoire, celle avec un grand H. Même si pour beaucoup, c’est celle de notre civilisation occidentale, avec tout ce que cette dernière a commis d’atrocités autant qu’elle en a subi et enduré.

Si jamais, aujourd’hui, quiconque vivant à Londres la méconnaissait, il ne pourrait ignorer ces ruines qui marquent bien des quartiers, ces sombres cicatrices et preuves amères du passage des tripodes et de leurs terribles rayons ardents. Et ces décombres sont encore bien trop présents en ce milieu du XXe siècle, si nombreuses qu’il n’a jamais été possible de les effacer toutes et totalement, malgré la magie qui nous entoure.

Pourtant, bien des questions se posent au sujet de cette guerre des mondes à laquelle nous avons survécu, ainsi que sur cette magie dans laquelle nous baigner. Ces interrogations ne semblent pas interpeller Antoine Béranger qui aime cheminer dans ces quartiers la nuit. Parce que c’est au cœur de ces recoins perdus et parfois dangereux qu’il sait pouvoir trouver quelques nouvelles fraîches et des confidences en lien avec le paranormal, avec l’inhabituel et tout ce qui touche les autres races, vampires, succubes, faunes, esprits… outre le petit peuple avec ses lutins, korrigans, farfadets…

Son lieu préféré reste le Cabaret de Mama Joe, même si cela fait quelques mois qu’il n’y est pas retourné. Mais c’est ici et à chacune de ses venues qu’il a appris certains faits intéressants, de quoi écrire un article mal payé, ce qui ne lui permet qu’à peine de subsister. Il faut dire que, s’il est particulièrement doué pour obtenir des confidences, sa légère aura magique l’y aidant parfois, et surtout pour découvrir une certaine vérité, il l’est moins pour pondre des papiers qui feraient sensation dans les tabloïds. D’ailleurs, il aspire plus à monter sa propre agence de détective privé qu’à rester bloqué dans ce mauvais rôle de pigiste.

Bien sûr, rien ne se passe jamais comme on l’aurait imaginé. Surtout parce qu’il ignore tant et tant de cette réalité cachée et méconnue de tous. À moins que son retour au Cabaret de Mama Joe ne change la donne, avec cette occasion inattendue de croiser Monsieur Oracle, celui qui sait, celui qui voit les choses, et Jonas, ce mineur de l’espace devenu presque une épave humaine…

Un roman écrit à quatre mains

Et pour découvrir l'auteur Southeast Jones si vous ne le connaissez pas encore, suivez le lien !

Outre l'extrait ci-dessous, vous pouvez télécharger le premier chapitre
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Extrait - 1e époque : London by night and magic

 

[...] De tous ces lieux, mon préféré était le « Duke Cabaret », que tout le monde appelait le Cabaret de Mama Jo ou, plus simplement, de Mama. Sur les trente-sept chroniques que j’avais pondues l’an dernier, plus de la moitié avaient pris vie ici.
La façade bariolée affichait un mauvais goût qui n’avait jamais changé depuis sa création : couleurs criardes et annonces tapageuses. Un imposant placard de bois peint n’y déparait pas ; il était récent, car je ne l’avais encore jamais vu, mais il affirmait avec grandiloquence : « Les plus belles danseuses et chanteuses de Londres ! ». Il montrait un homme tout étiré, presque un géant, tout de noir vêtu et coiffé d’un haut-de-forme, le visage masqué d’un loup. Sur ses épaules, une cape écarlate semblait agitée par un vent violent ; il pointait une main grande ouverte vers le public, tandis que l’autre était posée sur son front, en un geste d’intense concentration. Dans la foule représentée – Mama avait le sens de l’exagération, car il y avait rarement plus d’une quarantaine de personnes dans la salle –, une femme, les yeux écarquillés de stupeur, ouvrait grand la bouche. À ses côtés, un homme allumait un imposant cigare, pendant qu’une vieille belle, décolleté pigeonnant garni d’un somptueux collier de perles, défaillait. La légende en lettres de feu annonçait : « L’incroyable Monsieur Oracle ! Osez défier son fabuleux pouvoir de divination ! ».
Un slogan qui m’amusa, m’incitant à pousser les épaisses doubles portes que ne gardait aucun cerbère. Dans le court hall où j’arrivai filtraient la lumière et les paroles du « My baby just cares for me », fredonnées avec chaleur. Je devinai que les accords de piano étaient joués par Mama. Nouveaux battants, matelassés cette fois, et je me retrouvai dans la salle, avec son bar luisant, ses tables rondes, au bois usé, mais soigneusement ciré. La nuit commençait, il n’y avait pas encore trop de monde. Appuyée sur l'instrument, une fille chantait d’une voix langoureuse, accompagnée par Mama, yeux fermés, ses gros doigts courant avec aisance sur le clavier, un immense sourire lui fendant le visage jusqu’aux oreilles.
En l’écoutant jouer, on arrivait à oublier qu’il était ridicule. Ce qu’amplifiait la difficulté de définir le sexe de Mama. Cela tenait même de la gageure, car sa figure, fardée à la palette, ressemblait à la toile d’un émule de François Kupka : jaune, bleu, blanc et vert s’y mêlaient pour former d’incroyables et grotesques entrelacs capables de rendre fou furieux le plus expérimenté des topographes. Dans le coin de sa bouche rouge sang était vissé son éternel cigare. Une horrible perruque rousse et un fourreau noir trop étroit complétaient le tableau. L’excentricité était sa marque de fabrique.
À l’instant où je m’avançais, la chanson se termina. Il prit le verre de scotch qu’une serveuse gironde lui apporta et le vida d’un trait, avant de m’apercevoir soudain et de me faire un grand signe :
— Titoine Béranger, sacré mangeur de grenouilles ! Je me doutais bien que tu passerais ce soir ! Allez, viens t’asseoir à cette table, c’est ma tournée.
Cet enfant de salaud savait que j’avais horreur qu’on m’appelle ainsi, mais il prenait plaisir à m’asticoter régulièrement. Tout cela parce que j’avais commis l’erreur de débarquer ici avec ma sœur, montée me visiter dans ce pays de smog. Suzanne avait toujours voyagé avec un carnet de photos de famille dans son sac. Il devait, ce jour-là, me rencarder sur un jeunot qui semblait doué de télékinésie, mais la conversation avait pris une tout autre tournure quand cette adorable greluche avait sorti le fameux album pour en commenter le contenu. Ce qui n’aurait guère été gênant si elle ne lui avait dévoilé le diminutif dont notre mère m’affublait ! J’étais revenu le lendemain pour que Mama m’en dise plus sur ce gamin, mais, lui, n’avait cessé tout au long de la soirée de me lancer des piques avec ce surnom. Du « Titoine, c’est du béton cette histoire », « Et qu’en penses-tu, Titoine ? », « Un autre verre, Titoine ? ». Quand j’avais été sur le point d’exploser, il m’avait regardé d’un air satisfait puis avait éclaté de son rire tonitruant. Un rire comme je n’en avais jamais entendu. Essayez de vous imaginer l’improbable union entre une cornemuse et une baleine à bosse, représentez-vous alors la trogne pas possible qu’aurait leur rejeton et au genre de cri que cette bestiole pourrait pousser. Vous y êtes ? Eh bien, vous êtes encore loin du compte ! Pourtant, je crois que c’est à cause de ses piques et vacheries de ce soir-là qu’était vraiment née notre amitié.
— Lâche-moi, Mama ! Tu sais bien que je ne fonctionne qu’au scotch, à la bière brune et au fish and chips. Je suis le plus British des Bretons…
— Antoine, mon ami ! Viens plutôt t’asseoir ici, au lieu de ronchonner !
Il leva deux doigts en direction du comptoir. Un loufiat nous apporta des verres et nous trinquâmes.
— Ooh ! Ce n’est pas ton tord-boyaux habituel. C’est nouveau ?
— Cuvée personnelle, introuvable ailleurs. Du Mc Kylan, mais de cent ans d’âge. On dira que c’est un héritage, dit-il en rallumant un de ses abominables cigares nauséabonds. J’en ai plusieurs caisses, je t’en ferai livrer une, si tu veux.
Je hochai la tête, sirotai une gorgée, avant de demander :
— T’étais au courant que j’allais venir ? Pourtant, ça fait…
— Pas loin de trois mois, hein ! Tu oublies un peu les amis, non ?
— Bah, tu sais comment ça va : le boulot, les problèmes… On se dit qu’on va passer et puis y’a toujours quelque chose d’autre à faire. Quelqu’un m’a vu arriver, je suppose ?
— C’est Monsieur Oracle qui me l’a annoncé.
— Ah oui, ce fameux voyant qui occupe toute l'affiche !
— Rigole pas, Titoine ; il est beaucoup plus que ça : il voit les choses. Y a même des fois où il me fout la trouille.
— Tu veux dire qu’il voit des choses ?
— Non, LES, celles qui se sont produites et celles qui vont arriver. Il ne se trompe jamais, tu m’entends ? Jamais ! Son numéro commence à minuit, après Leila.
— Leila ? Ne me dis pas qu’elle travaille toujours ici ! Ça lui fait quel âge ?
— C’est le genre de question qu’un gentleman ne pose pas à une dame. Et puis, tu me connais, je suis un philanthrope.

 

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MVO Éditions
Livres blancs

Roman co-écrit avec Southeast Jones
ISBN : 978-2-494-9298-38
Prix : 20 € + port : version papier
Nombre de pages : 275
Couverture de Floating Fantask
Parution : Mars 2025

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Difficile de vous en dévoiler davantage sans gâcher l'effet de surprise, c'est le genre de livre que tu finis le plus vite possible pour connaitre les ressorts de cette histoire. Personnellement, je ne suis pas un grand fan des récits où la magie intervient, mais ici, cette dernière prend une forme particulière, plus proche de cette fameuse maxime d'Arthur C. Clarke : "Toute technologie suffisamment avancée est indiscernable de la magie". Au final, un très bon moment de lecture, qui réussit à relier les époques de la science-fiction de belle manière.

LIRE TOUTE LA CHRONIQUE
  Caldwell Aff  

 

En extension de l'univers : L'affaire Caldwell

Southeast Jones nous offre une nouvelle dans laquelle l'un des personnages clés du Paradoxe Béranger se retrouve embarqué.
Une histoire à découvrir sur le site du Galion des Étoiles (cliquez sur le lien pour y accéder).

Au cœur de l'univers :

 Parmi les personnages célèbres et ayant réellement existé que l'on peut trouver dans le roman, citons en deux dont la vie est décrite dans Wikipédia (suivre les liens) :