
Présentation
Elles ont la quarantaine, sont amies, amantes, nées sur Terre et complices en contrebande. Elles sont deux. Il y a d’abord Soyana Lo, née en Chine, capitaine et maîtresse du Circaète Bleu, l’un des plus rapides et puissants vaisseaux de SysSol. Ensuite, Doriane Kádícamba, née en Afrique équatoriale, pilote et ancienne espionne de la Spatiale. À elles deux, elles ont écumé toutes les planètes pour obtenir les contrats les plus juteux et les risqués de ce fait. Et leur palmarès de réussite est, à ce jour, inégalé, surtout parce qu’elles ne transportent pas que du matériel et des équipements. En effet, elles font partie des rares à accepter d’amener des passagers ayant quelques soucis que ce soit avec la justice ou avec certaines mafias. Ce qui n’est pas sans risque, non parce qu’elles se retrouvent poursuivies, mais parce qu’elles ne peuvent, parfois, retenir leur humanité qui les poussent alors à aider plus qu’à s’enrichir.
Quatrième de couverture
Je m’appelle Soyana, meilleure contrebandière de tout SysSol. Voici Doriane, ma seconde et pilote, ancienne soldate et ancienne espionne de la Spatiale. À ses côtés, Line que nous avons recueillie à ses dix ans. Quant au Circaète bleu, c’est notre vaisseau, le plus fin, le plus racé et le plus rapide de ce coin d’Univers.
Voilà pour les présentations puisque vous allez faire le voyage avec nous.
Quant aux consignes que vous devez suivre, elles sont simples : ne touchez à rien, et ne cherchez pas à en savoir plus sur nous.
Et surtout n’approchez pas de Line : de nous trois, malgré ses airs d’adolescente souriante, c’est elle la plus dangereuse et la plus mortelle.
L'histoire
SysSol, au-delà de 2250.
En ces années-là, le « Circaète bleu » ne cesse de sillonner en toute discrétion et surtout en toute illégalité le système solaire transportant matériels et équipements de contrebande. Meurtries toutes deux par une adolescence où les coups durs n’ont cessé de les frapper, elles sont habituées aux coups durs et aux emmerdes. elles se retrouvent entraînées dans une succession d’affaires dangereuses : elles doivent s’occuper d’individus souhaitant rejoindre clandestinement un autre monde. Rien que de très banal pour elles. Seulement voilà, ces êtres-là n’ont plus grand-chose à voir avec les Humains tels que vous et moi, quand ils ne sont pas totalement artificiels. Souvent sanglantes et dramatiques, ces rencontres vont mettre sur leur route Line, une enfant en apparence fragile. Cobaye et sujet d’expériences traumatisantes dans un laboratoire sélénien, elle se révèle encore plus dangereuse, plus inhumaine que tout ce qu’elles ont connu et rencontré jusqu’à présent…
Tout commence le jour où elles viennent réclamer justice pour leur navire détruit au sein de la Spatiale alors que celle-ci avait quéri leur aide pour une mission-suicide où l'armée ne pouvait se mettre en avant. Ce qui les oblige à raconter à leur avocat les raisons de leur présence et de leur emploi, ainsi qu'à révéler le rôle de la pré-adolescente qu'est Line et, pour nous, de découvrir les dessous de leurs activités dans certains de leurs contrats, autant que ces drames de leurs propres vies.
Extrait
Année 2274. Station spatiale Morphée, en orbite autour de Mars.La salle de réunion était étonnamment claire et lumineuse, à l’image de toute cette partie de la station aux accès rigoureusement contrôlés et verrouillés dans lequel nous avions été admises. Ce niveau était réservé à la Spatiale, le bras armé du Système Solaire, notre brave SysSol. Même si elle servait plus souvent ses intérêts que ceux de nos mondes, j’aurais mauvaise foi à lui retirer son utilité pendant ses deux siècles d’existence. Mais aujourd’hui, je restais dubitative quant à la nécessité de la conserver…
Dès notre entrée, la bille flottante qui nous avait guidées s’éteignit et Dickie San-Na, notre avocat, nous fit signe de nous installer autour de la table en plastaverre. Il activa simultanément un robot-greffier en forme de tube, tout en nous désignant le distributeur de boissons. Je secouai la tête. Doriane ne cilla pas, comme à son habitude. Line, cela allait de soi, l’attaqua, remplissant à le faire déborder un énorme gobelet en roseau d’une sorte de jus de fruits reconstitué qu’elle aspira goulûment, yeux brillants et doigts humides.
– Bien ! murmura Dickie en reculant légèrement sa chaise flottante, un sourire sur sa bouille lisse et avenante de jeune Spatial.
Il nous dévisagea en prenant son temps, une à une, se la jouant collectionneur qui vient reluquer les statues de son musée personnel. Bon, ça pouvait se comprendre. D’abord, dans le genre trio disparate, on devait gagner le pompon haut la main et les cœurs. Ensuite parce c’était la première fois que nous nous rencontrions en chair et en os. Il commença par notre gamine, Line. Treize ans maintenant, son corps un peu trop mince moulé dans une combinaison de vol frappée du logo de notre vaisseau. Une allure d’ado en pleine croissance, des lèvres pincées, des yeux brillants d’un bleu foncé et des mains fines aux longs doigts d’artiste. Non loin de l’oreille, un tatouage la désignait comme clone humaine, ce qu’elle ne cachait plus depuis plusieurs mois. Elle ne s’inquiétait pas davantage du quadrillage marquant son crâne lisse et chauve ; descendant à l’arrière et sur les côtés du cou, il disparaissait dans sa tenue de cadette.
Elle lui rendit son regard de façon si intense et si effrontée qu’il préféra se tourner vers Doriane, ma reine africaine. Kádícamba de son nom complet, quarante-deux ans, grande avec son mètre quatre-vingt-quinze, des cheveux tressés et emplis de perles de couleur, des yeux sombres et un visage impassible en toutes circonstances. Je ne la voyais sourire que rarement, d’un simple trait sur ses lèvres épaisses ; quant à rire, elle ne le faisait que quand nous étions au lit, parfois même pendant nos ébats amoureux. Seconde, pilote et ingénieure de notre Circaète bleu, elle était mon associée dans nos affaires, autant que mon amante, confidente et amie.
Quand il finit par planter ses yeux bruns dans les miens, Dickie eut une petite moue moqueuse, mais retenue. Il faut dire que j’avais une apparence presque caricaturale avec mon mètre cinquante-six et un corps tout en angles. Ce qui ne m’empêchait pas de porter fièrement mon allure de Terrienne chinoise : une peau un peu jaune, des cheveux noirs et longs, des ongles effilés et soigneusement vernis. Quarante-cinq ans depuis quelques semaines et sans vaisseau à commander par la faute d’une putain de guerre dans laquelle nous avions été piégées. À cause d’elle, il ne restait plus grand-chose de notre Circaète dont nous ne pourrons même pas sauver les bribes mémorielles et nóoleptiques de Radja, notre IA de pilotage.
– Nous avons passé l’examen ? murmurai-je d’une voix acide.
Son sourire s’agrandit :
– J’avais vos représentations holographiques, mais j’avoue que vous êtes étonnantes de diversité. Je crois que je suis trop habitué à ne voir que des Spatiaux qui sont tellement métissés qu’on ne sait jamais discerner leurs origines et qu’on a parfois quelques difficultés à les différencier les uns des autres.
Il a eu une petite toux discrète avant d’ajouter :
– Mais vous avez raison, il faut travailler. Nous devons d’abord reprendre les principaux éléments de votre affaire.
Il fit glisser vers nous diverses pièces holographiques. Je devais m’avouer que j’avais un peu de mal à accepter qu’il soit notre défenseur dans ce procès. Non parce qu’il était un nánrén, mais parce qu’il était officier juridique de la Spatiale. Or, c’est cette dernière que nous attaquions ; c’est à elle que nous demandions réparation pour la destruction de notre vaisseau. J’avais encore des doutes sur sa complète indépendance, même s’il avait gagné plusieurs affaires contre son propre employeur.
Oh, il nous avait prévenues que ce ne serait pas facile, mais, selon lui, le sauvetage que nous avions réussi pouvait faire pencher la balance de notre côté. Il avait intérêt à avoir raison, sans quoi il terminerait son existence en ressemblant au Circaète : explosé en petits morceaux.
– Bon, sérieusement, pourquoi sommes-nous ici ? finis-je par demander, le coupant dans son élan alors qu’il ressortait un nouvel hologramme. Tāmāde ! À part pour vous écouter relire ces trucs de juristes pour lesquels vous êtes le seul à jouir et baver de plaisir.
Il laissa s’échapper un long soupir de résignation et repoussa tous les affichages qui flottaient devant lui, sous le regard amusé de notre gamine face à ma réflexion incisive et presque grossière. Je la comprenais : entendre débiter ce fatras judiciaire était aussi passionnant que se coltiner le comptage des boulons d’une cale du Circaète. Ce qu’elle avait déjà exécuté lors d’une mémorable punition. Le coup d’arrêt brutal que je venais de donner à cette logorrhée lui plaisait. Le jeune avocat finit par se pencher en avant, mains jointes, avant de lâcher tout à trac :
– Si vous voulez que votre affaire soit défendable, j’ai besoin de tout savoir de cette histoire et non me contenter des fragments que vous m’avez transmis jusqu’à présent. Il me faut tous les détails et plus particulièrement ce qui la concerne, elle, ajouta-t-il en pointant notre adolescente du doigt. Vous seriez de simples citoyennes, des civiles ordinaires, le procès aurait quelques chances de bien se dérouler. J’ai eu deux litiges bien plus complexes que le vôtre à traiter ; ils se sont très bien terminés pour les plaignants. Mais défendre des contrebandières qui mettent en cause la Spatiale et lui demandent réparation, c’est un défi assez inhabituel. Mes IA juridiques vont cramer leurs cœurs quantiques sur votre histoire si je ne leur fournis pas plus d’informations concrètes.
Il planta ses yeux gris dans les miens et sortit son sourire le plus carnassier :
– Donc, je veux connaître toute la vérité sur cette histoire, sans salade ni fioriture pour vous donner le beau rôle ou essayer de passer pour des Robin des Bois de l’espace. C’est bien compris… Madame Lo ?

Esquisse et logo du Circaète bleu.
Ouvrage à me commander en direct
Éditeur n'ayant plus de réelle activité
ISBN : 978-2-36372-302-4
Prix : 18 € + port : version papier
Prix : 5 € : version epub
Nombre de pages : 252
Couverture de J.M. Xavier
Parution : Novembre 2021

SOYANA LÒ

LINE

DORIANE KÁDÍCAMBA
Inhumaine contrebande est un fix up pulp dont le titre résume parfaitement le sujet : … le futur ne sera pas forcément tout rose et l'égalité restera encore longtemps un vain mot. Cependant, quelques personnes, comme nos contrebandières, et malgré leur job pas très légal, gardent une certaine éthique. Asservir son prochain, d'autant si ce sont des gosses, très peu pour elles. L'auteur a eu la bonne idée de nous offrir des personnages atypiques pour renforcer son propos. Déjà, nous avons affaires à des femmes, dont la couleur blanche n'est pas dans leurs gènes et dont deux sont amantes (mais pas de guimauve, ouf !)
LIRE TOUTE LA CHRONIQUEIci point de roman au sens habituel, mais un recueil de nouvelles, chaque histoire étant indépendante même si elles se suivent et créent un tout homogène. 7 histoires qui nous font suivre le quotidien de 2 contrebandières, chacune relatant une mission, où rien ne se passe comme prévu. Chaque histoire est présentée par un nom qui donne un indice : H pour Humaine, P pour Psychic, etc. jusqu'à la dernière dont je tairais le nom tant elle est douloureuse... Seule déception, le livre est un peu court (surtout comme il fini), il aurait mérité 3 ou 400 pages de plus tant on s'attache très vite aux personnages et que l'on voudrait passer plus de temps avec.
LIRE LES CRITIQUES.Personnages
Nota : Le logo du vaisseau a été réalisé par l'auteur, J.C. Gapdy.
Aventures annexes
Contrebande Inhumaine - Présentation audio
Si vous préférez une écoute de la présentation de Contrebande Inhumaine à une lecture sur votre ordinateur ou sur votre téléphone, voici une présentation audio de ces aventures. Profitez de 1 minute en haute qualité.