Présentation
Mille légendes courent à leur sujet sans que l'on soit certain que l'une ou l'autre soit vraie. On dit qu'ils existent depuis le 42e siècle, depuis plus de mille ans et qu'ils ont encore mille années à rester dans l'ombre pour changer les mondes humains tant au cœur du système solaire que dans les plus importantes colonies, que ce soit celles de Proxima du Centaure ou celles de Gamma Leporis. On dit aussi qu'ils sont là pour que les plus graves injustices disparaissent peu à peu afin que les humains puissent vivre en paix à la lumière de leurs soleils respectifs. On dit qu'ils ne tuent jamais, quitte à perdre eux-mêmes la vie si nécessaire. Mais on dit aussi que des Régulateurs les accompagnent toujours et que partout où se trouve un Ajusteur, un Régulateur l'accompagne.
Mais on dit tellement de choses sur eux que nul ne sait si quoi que ce soit est vrai. Au point que certains profiteraient de ces légendes et se ferait parfois passer pour eux, allant jusqu'à devenir à leur tour une légende. Une légende comme celle d'El Ratel, incroyable lupin de ces années 5200, qui dérobe sans jamais ni blesser ni tuer, tout en étant capable de redistribuer les richesses qu'il prend, jouant tel un Robin des Bois, un Mandrin ou une Marion du Faouët.
Entre thrillers et enquêtes policières, des récits d'un monde sombre presque dystopique où les drames sont nombreux. Ils s'y mêle peu à peu des courants cyberpunk et hopepunk, avant qu'ils ne glissent dans des finaux plus solarpunk, c'est à dire de la SF amenant à un peu d'espoir et d'optimisme sur l'avenir pour chaque époque comme chaque roman.
Quatrième de couverture
Terre, années 5200.
Les villes ne sont plus que de sombres mégapoles inhumaines où ceux d'en-bas ne connaissent ni le ciel ni le soleil. Pourtant, en leur sein, certains s'emploient à soulager ces injustices et la misère qui s'y attache.
Voleurs de haute voltige pour la plupart, étranges Robins des Bois d'un improbable futur, ils se nomment eux-mêmes : LES AJUSTEURS.
Mais Nul ne sait qui ils sont ni où ils sont, encore moins quand ils sont...
L'histoire
Terre, au-delà des années 5200.
Après les effroyables catastrophes (climatiques, écologiques, sociales, etc.) qu’elle a connues et souvent provoquées, l’humanité a été d’abord décimée, mais s’est redressée et repeuple de manière folle son monde avec plusieurs dizaines de milliards d’âmes. Elle s’est de nouveau élancée dans l’espace et a trouvé des portes spatiales lui permettant de gagner des systèmes dotées de planètes habitables telles celles devenues les lointaines colonies : Gamma Leporis, un monde en paix, Chara – l’étoile Beta Canum Venaticorum – qui est en pleine expansion et Proxima du Centaure au cœur de laquelle les deux planètes occupées sont en guerre depuis six années locales.
Sur Terre, les cités ont pris de plus en plus d’ampleur et ont gagné sur la nature, obligeant les cultures et les élevages artificiels à s’installer dans l’espace. Au départ mégapoles croissant sans cesse, les villes tentaculaires se touchent de plus en plus et le globe commence à se transformer en une gigantesque œcuménopole.
Rien des catastrophes anciennes n’a vraiment servi de leçon et, aujourd’hui encore, les bidonvilles sont plus grands, plus nombreux et bien plus peuplés que les riches centres humains. La stratification sociale s’est faite dans les étages, même si l’argent n’existe plus en tant que telle. Tout en haut des immenses flèches d’immeubles, les plus fortunés ont accès au ciel, à l’espace, au soleil et à l’abondance. Tout en bas, sous terre, dans les bas et sous-niveaux, les rebuts, n’ont, eux, jamais connu ciel ni soleil et survivent comme ils le peuvent.
Si ce n’est qu’une étrange organisation, celles des Ajusteurs joue les Robins des Bois en s’attaquant aux nantis pour les voler et permettre aux démunis de retrouver espoirs et liberté, en leur offrant en outre la découverte de l’astre brûlant.
Extrait
Octave, avril 5216, mégapole d’Angeles-Diego, mégalopole d’Angeles..
Octave plissa les yeux. Les lumières étaient vraiment fortes, ce soir. Réaliser que ces semaines de taule l’avaient habitué à des éclairages falots et ténus lui arracha un sourire. Il balança le sac sur son dos et fit quelques pas dans le crachin habituel de la zone de surface. Il entendit le robot de surveillance se reculer et l’abandonner ; la prison l’avala sans doute aussitôt, mais il ne vérifia pas. Il préféra savourer la fraîcheur et la pluie âcre, même si elle ne masquait pas les remugles de ce quartier perdu.
Tout avait été encore plus rapide qu’il ne l’avait pensé. À peine huit semaines de carton. Ce n’était pas très cher payé pour avoir eu la joie de casser la tronche d’un consortium véreux.
Bon ! Il lui faudrait quand même faire gaffe. Les méchants n’étaient pas du genre à pardonner et ils devaient lui avoir collé deux ou trois contrats sur le dos. Ce qui ne le gênait pas. Dans le milieu, on hésiterait à le balancer et à le suriner. Il y avait bien eu une tentative dans l’enclos fermé du secteur 7 de Hashville-Corde, mais elle s’était mal terminée. Le pauvre gars qui s’était cru assez malin pour l’approcher et le trucider avait trépassé avec douleur. Pattes-de-Fer s’en était occupé avant même qu’il ne soit au courant. Cela l’avait écœuré, parce qu’il était certain que le mioche – il avait à peine vingt-deux ans réels – aurait pu être laissé en vie sans blessures graves, mais on ne choisissait pas grand-chose quand on était là-dedans.
Il dut marcher longtemps avant d’apercevoir la moindre bouche de métro ouverte. Station 107 d’Hasville-Cœur. Son crédit était toujours valable. Il franchit le portillon et laissa les globes volants de contrôle le scanner avant de se détourner. Il se laissa tomber dans le siège latéral. La barre de sécurité l’agrippa et le tubule fila sur les coussins d’air pour ralentir deux cents kilomètres plus loin et le déposer à la station King-Down. Il remonta à la surface, regardant un instant les couches supérieures où les volants se croisaient à folle allure. Il longea l’avenue Jackson Kennedy Jr et aperçut un taxi-roulant, avec un vrai chauffeur humain. Il le héla. L’autre s’arrêta aussitôt, trop heureux d’avoir un client, quand la plupart des nocturnes préféraient les véhicules automatisés.
– Junction-Ville. La vingt-quatrième, près de Square-Double.
– OK, Monseigneur. Considère qu’on arrive dans… quatorze minutes.
L’engin vrombit et s’engagea dans le trafic, basculant sur le côté ou sur le dos chaque fois que nécessaire, ignorant allégrement les rares feux encore fonctionnels et les flics-robots plantés sur leur trajet. Un groupe de paf-zike laissait entendre ses accords plaintifs et langoureux dans les haut-parleurs latéraux. Le chauffeur s’était lancé dans une logorrhée sur leur époque, mais Octave ne l’écoutait pas. L’autre s’en fichait. Ce qu’il voulait, c’était causer, pas dialoguer.
– Voilà, Prince ! T’es arrivé !
– Junction-City est accessible, aujourd’hui ?
– À pince, pas de problème, mais pas en drive et les deux rames intérieures du métro ne sortent et ne rentrent plus, même dans les niveaux les plus bas. Ou alors, essaie par les airs, répliqua le chauffeur en pointant le doigt vers le plafond et le grouillement de véhicules volants au-dessus d’eux. Mais n’y crois pas trop. T’as pas mis les pieds ici depuis quand ?
– Quelques semaines.
– Je pige, patron. Eh bien, le quartier est bouclé depuis trois jours pour un putain de nettoyage. Les types de la Drug-Force ont mobilisé l’armée et les latéraux. Y’a déjà eu un sacré décrassage et ils ont fait péter, paraît-il, trois grosses installations, mais ils en veulent d’autres, vu qu’ils ont dû alpaguer que des fifrelins.
– Merci du tuyau. J’irai voir mes potes un autre jour, alors.
Octave Saint-Gil, dit El Ratel
Ouvrage à me commander en direct
Éditeur ayant cessé son activité
ISBN : 978-2-36372-302-4
Prix : 18 € + port : version papier
Prix : 5 € : version epub
Nombre de pages : 252
Couverture de J.M. Xavier
Parution : Novembre 2021
Arrivé [sur le thème général], tu te dis que cela a été lu de nombreuses fois et tu n'auras pas tort. Reste alors le plaisir de lecture et là, c'est jackpot. L'auteur arrive à nous poser des intrigues retorses en peu de pages, à nous dessiner ce monde en creux, loin du didactisme. Des personnages atypiques, loin de la norme établie, qui font partie intégrante des histoires. Le plaisir avant tout. Une fois lu les trois missions suicide, on se dit déjà.
LIRE TOUTE LA CHRONIQUEUn roman qui me rappelle un peu la Reine de Diable rouge du même auteur, dans son côté "polar/espionnage". Il me fait aussi penser à Inhumaine Contrebande dans sa structure en époques et au fait que les histoires relatées pourraient être indépendantes les unes des autres. J'ai beaucoup aimé les thèmes traités, le fond dystopique mais non désespéré : les Ajusteurs sont là pour veiller au grain, résoudre les problèmes, même en employant des méthodes non conventionnelles. On y retrouve l'humanisme de JC Gapdy, le côté "équipe montée de bric et de broc" bien obligée d'apprendre à travailler ensemble. Il y a des tas de bonnes idées SF dans ce roman.
LIRE LA CRITIQUE.En conclusion, « Les Ajusteurs » est un roman à trois facettes, qui se déroule dans un univers à la « Blade Runner », à la « Ghost in the Shell », à la « Batman » sauce Miller : noir, très noir. Le tout servi par une intrigue digne de la série de Martha Wells, « Journal d'un Assasynth », avec des protagonistes tous plus attachants les uns que les autres. Ce qui paraît simple est loin de l'être, mais le propos est clair, l'intrigue bien menée, les chutes concoctées aux petits oignons. On ne s'ennuie pas : on en redemande. Comme chaque fois avec ce bougre de conteur.
LIRE LA CRITIQUE.Personnages
Tome suivant
Les Ajusteurs - Présentation audio
Si vous préférez une écoute de la présentation du premier tome des Ajusteurs à une lecture sur votre ordinateur ou sur votre téléphone, voici une présentation audio de ce premier opus. Profitez de 2 minutes en haute qualité.