Autochorie martienne

quand une scientifiqueun peu spéciale, un peu timbréeinvente des plantes pour Marsse retrouve avec sa gosse sur les brasdoit faire face à une étrange attaque

 retour univers

Ambiance

Jans, une scientifique spécialiste des plantes génétiquement manipulées, est dans une vilaine impasse et cède aux chants des sirènes en acceptant d'aller créer des plantes capables de vivre et croître sur Mars en s'installant dans une vieille station spatiale délabrée avec une équipe qui a du mal à supporter son caractère exécrable.

NOTE : cette histoire particulière a permis de lancer le projet des Mondes de Quirinus avec F.L. Castle et elle se retrouve dans la première partie du roman, transformée et améliorée, mais bien présente. Écrite à l'époque des Gueules des Vers et avant que l'univers de SysSol ne prenne son ampleur, elle comporte quelques termes de celui-ci, termes que l'on retrouve dans le roman, bien que les deux univers soient fort différents, SysSol étant basé sur des Space Opera, alors que les Mondes de Quirinus est un Planet Opera.

Incipit

Les végétaux utilisent des modes de dissémination souvent associés à des éléments extérieurs tels que l’eau, le vent, les animaux, etc. Dans le cas de l’autochorie, les plantes dispersent elles-mêmes leurs graines par des moyens mécaniques relativement brusques. La brutale ouverture du fruit soumis à une forte pression est un cas classique qui provoque l’éjection des graines, comme pour le géranium ou la violette.

Jans fixa l’holovidéo d’un air hébété. Elle ferma les yeux, secoua la tête et relança le transvecteur sur lequel la juge terrienne fronçait les sourcils :
« … en conséquence de quoi et en l’absence de toute autre famille, consécutivement au décès de Chris Ser, son père biologique, Ellen Ser est placée, à sa demande et dès ce jour, sous l’entière et unique responsabilité de sa mère biologique Jans Glenis… »
La voix, désincarnée, continua longuement, malgré de rageantes coupures. Jans déglutit et activa un appel prioritaire auquel elle avait droit en tant que directrice et responsable du Centre agronomique spatial. Ce fut Call elle-même qui répondit et non son avatar :
– Tiens, t’existes encore ? Ta môme a débarqué ici, il y a une heure à peine. Si tu répondais quand on te clape, tu aurais appris sa venue depuis longtemps, lui lança-t-elle d’un air indigné.
Incrédule, Jans cligna de l’œil droit pour activer son holobox. Les appels qu’elle n’avait pas daigné prendre en compte ces derniers mois s’affichèrent devant elle ; sur l’impressionnante liste, tous ceux en urgence clignotaient sur fond rouge sang.
– Je… attends ! Je ne peux pas la garder dans la station. Les cosses sont mûres. Je dois rester seule jusqu’à la fin de la dissémination florale et…
– Le grand patron et la commission ont dit que c’était TON problème. Après tout, tu t’es démerdée pour rester seule au lieu d’avoir les équipes prévues par le protocole. Tu veux écouter le message du boss ? C’est le dernier auquel tu n’as pas répondu. Il est moins gentil que moi.
– Merde ! Elle peut rester en pension au lycée d’Olduvai-City pendant quelques semaines et je viendrai la récupérer juste après. Ce n’est pas bien compliqué…
Le transvecteur scintilla, se coupa pour reprendre aussitôt :
– Nan ! Impossible. Elle est déjà à bord d’un space-jet qui sera dans la station Rhodes d’ici quoi ? Une heure, grand max. Tout ça, parce qu’en complément du référé terrien, la juge des affaires familiales martiennes t’a notifié une injonction interlocutoire. Elle accompagne le message de notre cher directeur.


 
 








 
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Autochorie martienne
Thème : Intelligence végétale

Déclarer que quelqu’un a le QI d’une plante revient à la traiter d’idiot. C’est dire à quel point l’intelligence végétale n’est pas reconnue, tout cela parce que les plantes paraissent immobiles et muettes. Et pourtant, elles sont capables de communiquer, de s’adapter à leur environnement, de changer de comportement si les circonstances l’exigent. N’est-ce pas là une des définitions de l’intelligence ?
Nous verrons ainsi, dans ce numéro, des plantes qui renaissent envers et contre tout, des plantes qui marchent, qui se battent, qui prennent le contrôle d’une planète. Et puis nous les verrons aussi de l’intérieur, tellement autres… grâce à l’imagination, l’empathie, la réflexion et, bien sûr, la plume particulière de quinze auteurs différents.
En guise de prémisses au printemps, nous vous offrons ici de très vertes lectures.

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NOTA : la version papier de ce numéro est épuisée. Il est par contre possible d'en commander la version PDF (bas de page en lien : anciens numéros)

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Illustration de Séverine Pineaux.

Sommaire :

Intelligence Végétale : utopie ou réalité ? - Christine Brignon
La fleur enfuie - Kurd Laßwitz
Conflits de culture - Jean-Pierre Andrevon
La peste verte - Julie Subirana
Nous venons en paix - Philippe Pinel
Irium - Andrea Deslacs
La salamandre - Franck Jammes
Le rêve sauvage - Luce Basseterre
Effeuiller la marguerite - Eric Vial Bonacci
Le témoin - Olivier le Bussy
Pourquoi laisse t-on mourir les plantes ? - Julie Conseil
Le banyan qui pensait trop - Anaïs La Porte
Autochorie martienne - Jean Christophe Gapdy
Symbiose - Ophélie Hervet
Regain - Laurent Pasqual